jeudi 27 juin 2024 Au RN, Roger Chudeau entretient le doute sur les doubles nationaux Roger Chudeau, député Rassemblement national lors de la dernière législature et candidat le 30 juin à sa réélection, est au sein de son parti un "spécialiste des question d’éducation". Il est à ce titre pressenti comme le possible futur ministre de l'Éducation nationale dans l'éventuel gouvernement Bardella qui pourrait résulter du second tour des législatives le 7 juillet 2024. Le 27 juin 2024, à l'avant-veille du premier tour, il a ajouté sa voix à la cacophonie du RN dont le contenu du programme n'a cessé d'évoluer et dont les représentants n'ont cessé de se contredire (entre eux et parfois eux-mêmes) au cours de la campagne. Alors que Jordan Bardella s'est engagé dans une laborieuse manœuvre d'édulcoration de la position de son parti quant aux doubles nationaux, Chudeau est venu ébranler l'édifice en évoquant à son tour l'interdiction de confier des postes à responsabilité à des personnes ayant la double nationalité. Mais il est allé plus loin, car il a pris un exemple concret, celui de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche d'août 2014 à mai 2017 sous le mandat de François Hollande. Pour Chudeau, "la sécurité nationale exige que nous soyons absolument sûrs de la loyauté de quelqu’un". Et il a ajouté : "Je pense que c’était une erreur [que Najat Vallaud-Belkacem soit ministre] et que ce n’était pas une bonne chose pour la République". Il a rappelé en outre que "les postes ministériels doivent être détenus par des Franco-Français : ça a été dit par Jordan [Bardella] et Sébastien Chenu, c’est tout à fait clair". Pour justifier ses propos xénophobes, Roger Chudeau a ressorti la fausse information selon laquelle Najat Vallaud-Belkacem aurait cherché à imposer l'apprentissage de l'arabe à l'école, alors que cette langue figurait simplement parmi beaucoup d'autres dans la liste des langues vivantes dont l'enseignement pourrait commencer dès le CP. À cela, Jordan Bardella avait réagi à l'époque (en 2016) par ces mots : "L’assimilation inversée progresse. À votre avis, quelle est la prochaine étape ?". Probablement rappelé à l'ordre par le chef de son parti qui a dû trouver qu'il lui savonnait un peu trop la planche, Chudeau a tenté une maladroite marche arrière en affirmant que sa position "est un avis strictement personnel, et n’engage nullement" le Rassemblement National. Marine Le Pen a réagi en se disant "un peu estomaquée" que Chudeau puisse ainsi exprimer un avis "totalement contraire au projet du RN". En effet, Marine Le Pen a fait retirer cette mesure du programme nationaliste en 2021, ce que certains cadres du parti ont manifestement du mal à digérer. Racisme Désinformation Xénophobie Publié par JF05 le 28 juin 2024 0 Voir plus