Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN), a annulé en urgence sa participation à la Conservative Political Action Conference (CPAC) aux États-Unis après un salut nazi effectué par Steve Bannon, figure emblématique de l'alt-right américaine. Malgré l'indignation affichée, Bardella ne pouvait ignorer que Bannon est un soutien historique et assumé de son parti depuis près d'une décennie.
Les liens entre Steve Bannon, ex-directeur de campagne et conseiller de Donald Trump, et le RN remontent à 2017, époque où plusieurs dirigeants du parti, dont Louis Alliot et Jérôme Rivière, le rencontrent à New York après l'élection de Trump. Marine Le Pen elle-même avait manifesté publiquement son admiration pour l'Américain, réputé pour ses positions nationalistes, xénophobes et ses liens avec les mouvances suprémacistes.
En 2018, Steve Bannon avait été invité d'honneur au congrès du Front national à Lille, applaudi par les militants après un discours virulent contre « l’establishment », invitant ses auditeurs à porter les accusations de racisme et de xénophobie « comme un badge d’honneur ». Ce rapprochement avait suscité de vives réactions, notamment au Parlement français, où une commission d’enquête parlementaire avait été réclamée pour éclaircir ces liens.
Face à la récente polémique, Jordan Bardella s'est défendu en affirmant ignorer la nature du geste de Bannon, qualifiant ce dernier simplement « d’intervenant », sans le nommer explicitement. Une posture qui révèle les ambiguïtés persistantes du RN face aux soutiens controversés de l’extrême droite internationale.