Les procureurs ont requis cinq ans de prison, dont trois avec sursis, et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire contre Marine Le Pen, dans le cadre du procès des emplois fictifs des assistants parlementaires du FN/RN, qui s’est tenu au tribunal correctionnel de Paris. Une amende de 300 000 euros a également été demandée. Le parti, poursuivi en tant que personne morale, risque une amende de 2 millions d’euros pour complicité de détournement de fonds publics. 
 
D'autres responsables politiques sont visés par des réquisitions : Louis Aliot risque 18 mois de prison, dont 12 avec sursis, et trois ans d’inéligibilité. Julien Odoul et Nicolas Bay, également impliqués, encourent des peines allant de 10 à 18 mois de prison, assorties d'amendes et d'inéligibilité. 
 
Le parquet a justifié la demande d’inéligibilité immédiate par la nécessité de prévenir la récidive et de protéger l’ordre public, en rappelant que les faits de détournement de fonds remontent à plus de dix ans. Les procureurs ont dénoncé une "stratégie d’enrichissement" du parti grâce à des emplois fictifs, causant un préjudice estimé à plus de 4 millions d’euros. 
 
Marine Le Pen a vivement critiqué ces réquisitions, les qualifiant d’"outrancières" et déplorant la sévérité des mesures demandées. Elle a exprimé son souhait que le tribunal ne suive pas les demandes du parquet, soulignant l'impact potentiel sur sa carrière politique. 
 
La décision finale sera rendue au premier trimestre 2025. Le procès met en lumière, selon l’accusation, une gestion délibérée du système de détournement orchestré par la cheffe du RN depuis son accession à la tête du parti en 2011.